Récit d'un vieux Pêcheur

 

Dans un passé déjà lointain, le Reins et ses affluents étaient le paradis des poissons. Les vraies truites sauvages naissaient et grandissaient dans l'eau transparente pour la grande joie Des chevaliers de la gaule dont les plus habiles étaient capables de fournir à date fixe un nombre suffisant de ces poissons pour des banquets de plus vingt invités.Parfois une truite géante procurait des émotions intenses d'abord à L'heureux pêcheur puis à la maîtresse de maison quand la prise ne tenait pas dans « la casse » et que la tête et la queue en dépassaient les bords. Les enfants eux-mêmes Revenaient de la rivière avec des fritures de vairons, de goujons et des « caleux »Le récurage des biefs vidés procurait des pêches miraculeuse Au fond des ruisseaux, se cachaient des beutets ou nasses en fil de feret lesToiles d'emballages disposées aux chutes d'eau des moulins : des scieries Des tissages assuraient le repas de midi pendant la nuit des lampes de poche feuillaient les ruisseaux. Les écrevisses étaient cueillies par kilog. Leurs disparition fut attribuée à une épidémie Les permis de pêche n'existaient pas. La police était bienveillante. Les risques Étaient nuls. Malgré ce pillage des cours d'eau, la faune aquatique locale se renouvelait chaque année

Ah ! le bon temps ! A présent, la mode est dans le changement. Pourtant le vieux proverbe affirme, Tout changement n'est pas progrès.Le permis de pêche obligatoire est onéreux. La surveillance est impitoyable. Les amendes sont lourdes. Des truites domestiquées, grandies en viviers surpeuplés et nourries à la façon des poulets d'élevage, sont déversées dans la rivière assez Quelles aient le temps de dévorer tout le menu fretin. Ces pauvres innocentes sans expériences des dangers qu'elles courent se jette Sur les plus grossiers appâts et sont enlevées par des amateurs nantis d'unMatériel ulta-moderne. Alors nos ruisseaux sont dépeuplés et leurs rives désertées Une joie de l' environnement de notre Val de Reins est en partie détruite Hélas