Le Garde Champêtre Cary

De st.vincent-de-reins

   

Monsieur Cary était garde champêtre. Cette honorable fonction officielle était à son goût. Les paroissiens aimaient le voir à la sortie

de la messe du Dimanche agiter la sonnette municipale et annoncer " Avis" Chacun attendait, pour s'épanouir dans la joie, le bon mot qui

terminait ses annonces. Il aimait rire et faire rire. Un de ses fidéles partenaires au jeu de cartes découvrait dans un vaste et sonore

bâillement ses gencives édentées et lisses. Il lui dit " tu serais un bon chien de chasse ! Et pourquoi? Tu n'écorcherais pas la peau du gibier

En présence du notaire dans une vente aux enchéres: Mesdame, Messieurs, le notaire et le tonnerre , c'est pareil ! Si l'un ou l'autre

tombe sur une maison, il n'en reste rien ! Ses plaisanteries dépassaient parfois la mesure

Une religieuse au physique agréable l'entendant marmonner contre le bon dieu commit l'imprudence de s'arrêter pour le questionner

"Pêre Cary, que vous a donc fait le bon Dieu? Il nous prend les belles et nous laisse les vilaines ! Quelques propos déplaçés sur

la religion lui avaient valu une réputation de mécréant. Quand la vieillesse et la maladie le clouèrent sur son lit, on conseilla même à

M. le Curé de ne pas s'aventurer chez lui. L' abbé Rousset y alla, fut reçu poliment mais n'osa pas aborder la question religion

A son départ, déja vers la porte, il s'entendit interpeller par le pére Cary : C'est comme ça que vous faites votre métier de curé?

Vous ne m'avez pas dit un mot de Dieu. Quand vous verrez que c'est l'heure du grand voyage, venez me cirer les bottes!

Ainsi fut fait ! il reccouvra la piété de sa Premiére Communion dont il avait gardé un souvenir ému il mourut saintement

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