fibres.
Il était alors facile en cassant la tige
ou en l'écrasant et de retirer |
l' étoupe et la filasse
dont les femmes s'emparaient pour en
faire du fil
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au
rouet ou à la quenouille. C'était le
" teillage" |
Le
linge de chanvre était d'une solidité
à toute épreuve mais rigide au |
point
d'irriter les épidermes tendres. Une
chemise neuve, dit-on, |
se tenait debout d'elle-même.Les
lavages répétés à l'eau de cendre
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adoucissaient ce tissu
et le blanchissaient graduellement. Au
partage
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des héritage, le linge
des mémées était l'objet de la
convoitise des
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jeunes. Chaque candidate
au mariage tenait à coeur de constituer
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elle-même son trousseau
du chanvre de la récolte familiale.
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Ce
travail textile occupait les longues
veillées d'hiver tenues souvent dans la
chaleur des étables. Tous les habitants
du quartier étaient présents les rires
fusaient, les chansons anciennes
résonnaient, des projets matrimoniaux s'ébauchaient,
les châtaignes brulantes circulaient
pendant qu'on teillait, filait , tissait,
cousait |
On
fixait le lieu de la veillée du
lendemain. Puis la priére du soir
récitée, chacun retournait à son logis,
emportant dans ses vêtements les tiédes
senteurs bovines et caprines Aujoud'hui, plus de
chanvre à rouir et à teiller, ni de
rouet, ni de réunion de voisinage amical.
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Devant
nos postes de télévisions, sommes-nous
plus sociables et plus |
heureux
que nos ancêtres pendant leurs veillées
fraternelles ? |