Le chanvre

 
Avant l'introduction en France du coton, le textile principal de notre région était le chanvre.Chaque ménage, en cultivait un petit champ: une chéneviére
Cette plante semée en Avril-Mai donnait en août-Septembre une tige longue de un à trois métres. Aprés un premier séchage, elle était soumise
au rouissage: plongée dans l'eau des trés nombreuses serves pendant quelques semaines; elle perdait la matiére gommeuse qui agglutinait ses
fibres. Il était alors facile en cassant la tige ou en l'écrasant et de retirer

l' étoupe et la filasse dont les femmes s'emparaient pour en faire du fil

au rouet ou à la quenouille. C'était le " teillage"
Le linge de chanvre était d'une solidité à toute épreuve mais rigide au
point d'irriter les épidermes tendres. Une chemise neuve, dit-on,

se tenait debout d'elle-même.Les lavages répétés à l'eau de cendre

adoucissaient ce tissu et le blanchissaient graduellement. Au partage

des héritage, le linge des mémées était l'objet de la convoitise des

jeunes. Chaque candidate au mariage tenait à coeur de constituer

elle-même son trousseau du chanvre de la récolte familiale.

Ce travail textile occupait les longues veillées d'hiver tenues souvent dans la chaleur des étables. Tous les habitants du quartier étaient présents les rires fusaient, les chansons anciennes résonnaient, des projets matrimoniaux s'ébauchaient, les châtaignes brulantes circulaient pendant qu'on teillait, filait , tissait, cousait
On fixait le lieu de la veillée du lendemain. Puis la priére du soir récitée, chacun retournait à son logis, emportant dans ses vêtements les tiédes senteurs bovines et caprines

Aujoud'hui, plus de chanvre à rouir et à teiller, ni de rouet, ni de réunion de voisinage amical.

Devant nos postes de télévisions, sommes-nous plus sociables et plus
heureux que nos ancêtres pendant leurs veillées fraternelles ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
   
   
 

  Recolte du chanvre

 
   
   
 

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